Cette semaine...
Je vais me remttre au sport.
Je me suis mise à écouter des chansons qui donnent encore plus envie de pleurer.
Où est passé l'été ?
Tu sais je suis prête à mille concessions. Prête à faire tourner ton monde, à faire briller les étoiles et surtout, surtout à ne pas te perdre. Je pourrais noircir des pages de mots qui ne ressemblent à rien, te promettre tout et surtout n'importe quoi. Je pourrais essuyer du revers de la main les larmes qui débordent de mes yeux. Je pourrais me mettre à crier et à courir; mais tout ça ne ressemblerait à rien.
J'attends. Je t'attends...
Il se tenait devant elle, le dos courbé, les mains aggripants le rebord de la cuisinière et se savait jugé. C'était la premiere fois qu'il lui apparaissait vieux, qu'elle détournait le regard de peur de le surprendre. Celui qu'elle prenait pour une montagne de force lorsqu'elle était enfant n'était plus qu'une petite chose fragile dans la lumiere blanche des néons, dans cette cuisine trop petite pour y être à l'aise et où une odeure de rence flottait dans l'air. Elle eut honte de ne plus croire en cet homme et chassa cette pensée comme on chasse les papillons. Elle le convinct de l'enmener boire un café, dans ce pub qu'il aimait tant autrefois. Elle ne voulait se souvenir que des bonnes choses, de la chaleure, des vieux fauteuils rouges en cuire, de son sourire et de l'odeure du papier journal, et rien d'autre que cela. C'était suffisant. Il s'interessa à sa vie, se sentit renaître quand elle lui effleura le bras, pris plaisir à l'écouter, marmona des bribes de mots pour ne pas l'inquiéter et fini par lui promettre de l'appeler. Elle ne sait pas elle ce que c'est de vieillir. D'être trop faible pour se lever, pour parler, pour s'habiller. Elle ne peut pas deviner qu'on est lache et mou quand on est vieux. Et de toutes les façons comment pourrait-elle le savoir ? Sa peau à elle est tendue, rose, brillante; ses os ne la blessent pas et elle peut aller au cinéma sans avoir besoin de s'assoire au premier rang. Ca ne sent jamais l'urine dans son appartement, elle ne mouille pas ses draps comme une enfant. Comme un enfant ou comme un vieux pense-t-il. Et comment pourrait-il le lui dire? Elle ne vieillira pas,elle. Elle trouvera autre chose pour se tuer avant. Quelque chose de classe et de raffiné qui lui ressemble. Non, biensur qu'elle ne connaitra pas la déchéance humaine, le pus, les escarts, les sels, la douleur, l'angoisse et la honte.
Intenable, boudeuse. Elle aime tremper ses doigts dans la sauce. Elle sourit quand elle mange. Capricieuse, et parfois non. Elle dit non mais pense oui. S'amuse de les voir revenir. Elle joue, esquisse des pas légers. Elle chante, soutient le regard. Se sait observée. Sirote les cocktails avec innocence, fait sa tête de petite fille sage. Elle danse, attire les reproches. Elle s'en fout. Règle ses comptes. Embrasse du bout des lèvres sur la pointe des pieds. Récompense l'être aimé d'un sourir narquois. Papillone et se détourne. Met du rouge à lèvres, se shoote au bonheur. Mange ses ongles, rougit. Moqueuse, un peu jalouse. Gentille mais trop curieuse. Aime les pailettes et les ailes de fées. Elle ne croît pas vraiment à l'amour mais ne sait rien faire d'autre qu'aimer. Je n'oublierais pas ta façon de me voir...
Je m'attarde à réduire en miettes chaque morceau de papier qui tombe entre mes mains, comme ça. Pour le plaisir. J'aime tordre et rouler le plastique et les emballages entre mes doigts.. C'est une manie qui me va bien. Faire des lambeaux d'un rien. Crever mes pouces du bout des ongles.
Il n'a jamais cessé de revenir lorsqu'elle s'y attendait le moins. Elle se souvient de ces heures passées à se languire de lui, à compter des jours qui semblaient les éloigner parfois un peu plus. Elle ne parvenait pas a oublier ce goût de sel qui lui piquait la peau et lui brûlait les lèvres. Les mains serrées, prêtes à rattraper les plus infimes parcelles d'un bout de rien, d'un bout de tout qui venait la hanter la nuit. Les larmes coulaient souvent, venaient se perdre dans la courbe de ses seins et s'essoufler au creu du ventre. Les mots bredouillés compris de travers, le silence de celui qui disparait derriere une porte rouge, comme enveloppé dans du papier de soie; tout est mort à présent. Il avait aspiré jusqu'à son âme, la rendant trop bête et trop cupide. Elle se contentait d'une présence, comme cachée dans l'ombre. Elle avait peur de brusquer ce qui semblait n'être qu'un songe, et se raccrocher à l'espoir fulgurant de celui qui reviendrait. Mais l'espoir fait mourir parfois. Il est trop simple pour lui de revenir aujourd'hui, de murmurer les mots qu'elle aime, de jouer sur les situations et les malentendus. Le souvenir de cette chaleur moite, l'emprunte des corps sur les draps, les grains de sable qui collent la peau, l'étourdissement et les vapeurs des alcools fruités viennent taper aux parois de son être, la rendent fievreuse et désolée.
Comme si il avait la prétention de tout vouloir changer, comme ça.
Elle porte à ses lèvres la cigarette. Elle inspire longuement, comme pour se calmer. Ses mains caressent l'étoffe de tissus gris sur ses épaules. Il fait un peu froid. Elle rammène ses cheveux en un chignon imparfait, laissant quelques boucles de cheveux blonds retomber sur ses joues et sa nuque. Bientôt elle sentira la chaleur douce de l'être aimé venant se blottir contre elle. Il aime venir l'embrasser lorsqu'elle semble pensive, accouder à la rembarde de la fenêtre. Il la dévisage. Il est fou de ses grands yeux bordés de cils noirs et fournis. Un seul regard suppliant et il se plit. Elle a en elle, un air enfantin qui ne la quitte jamais vraiment, c'est ce qui la rend encore plus belle pense-t-il. Elle sourit la tête haute, consciente de l'effet qu'elle produit. Cette attitude orgeuilleuse lui va bien, mais il la préfère dans ses moments de fragilité. Il la serre tres fort contre lui. Derniere tentative malheureuse pour la retenir...