Il n'a jamais cessé de revenir lorsqu'elle s'y
Il n'a jamais cessé de revenir lorsqu'elle s'y attendait le moins. Elle se souvient de ces heures passées à se languire de lui, à compter des jours qui semblaient les éloigner parfois un peu plus. Elle ne parvenait pas a oublier ce goût de sel qui lui piquait la peau et lui brûlait les lèvres. Les mains serrées, prêtes à rattraper les plus infimes parcelles d'un bout de rien, d'un bout de tout qui venait la hanter la nuit. Les larmes coulaient souvent, venaient se perdre dans la courbe de ses seins et s'essoufler au creu du ventre. Les mots bredouillés compris de travers, le silence de celui qui disparait derriere une porte rouge, comme enveloppé dans du papier de soie; tout est mort à présent. Il avait aspiré jusqu'à son âme, la rendant trop bête et trop cupide. Elle se contentait d'une présence, comme cachée dans l'ombre. Elle avait peur de brusquer ce qui semblait n'être qu'un songe, et se raccrocher à l'espoir fulgurant de celui qui reviendrait. Mais l'espoir fait mourir parfois. Il est trop simple pour lui de revenir aujourd'hui, de murmurer les mots qu'elle aime, de jouer sur les situations et les malentendus. Le souvenir de cette chaleur moite, l'emprunte des corps sur les draps, les grains de sable qui collent la peau, l'étourdissement et les vapeurs des alcools fruités viennent taper aux parois de son être, la rendent fievreuse et désolée.
Comme si il avait la prétention de tout vouloir changer, comme ça.